1. Vérifier la météo sur plusieurs sources
J’ai failli partir sans regarder autre chose que l’appli météo de mon téléphone. À 2 000 mètres, une prévision à 24°C ne veut rien dire. Les orages arrivent vite, les nuits sont fraîches même en août.
Conseil : croise au moins deux sources météo fiables (ex. Météo France et Windy), regarde les températures à l’altitude prévue, et prévois 5°C de marge sur ton sac de couchage.
2. Choisir un spot simple et accessible
Pour une première fois, oublie les crêtes ou les zones trop exposées. Mon spot était à 45 minutes d’un sentier de rando classique, sur un replat herbeux au-dessus d’un petit ruisseau. J’avais repéré l’endroit sur une trace GPX avant le départ.
Conseil : vise un secteur à moins de 1h d’un parking ou refuge, pas trop isolé. Regarde sur Visorando ou IGNrando. Évite les parcs nationaux sans vérifier les règles : dans les Écrins ou la Vanoise, le bivouac est soumis à des horaires stricts (19h–9h) et interdit dans certaines zones.
3. Prévoir le bon équipement sans s’alourdir
Mon sac faisait 11 kg, et c’était déjà trop. J’avais pris deux litres d’eau pour la montée, un filtre (essentiel), une tente autoportante légère, un duvet confort 5°C, et un petit réchaud.
Ă€ ne pas oublier :
- Matelas isolant (le sol est froid même l’été)
- Vêtements chauds pour la nuit (doudoune légère, bonnet, chaussettes sèches)
- Frontale avec piles neuves
- Sac poubelle pour les déchets (même les épluchures)
- Carte ou GPS hors-ligne
Ce que j’ai pris pour rien : une deuxième popote, un livre, un savon biodégradable (aucun plan pour me laver). Inutile.






4. S’installer tôt et discrètement
Je suis arrivée vers 17h. J’ai monté la tente tranquillement, à l’écart du sentier, sur un sol plat, à plus de 70 mètres d’un point d’eau (obligatoire pour préserver la faune). Aucun feu bien sûr : j’ai cuisiné au réchaud, mangé tôt, et tout rangé avant la nuit.
Conseil : n’attends pas la tombée du jour pour t’installer. Vérifie si ton spot est à l’abri du vent dominant. Monte ta tente une première fois chez toi : sur sol rocailleux, ça change tout.
5. La nuit est belle mais pas reposante
Je n’ai pas super bien dormi. Bruits de bestioles, vent, température qui chute. Mais j’ai vu un lever de lune incroyable, et les étoiles comme jamais. Et au petit matin, tout était silencieux, trempé de rosée. J’étais seule au monde.
Conseil : ne vise pas la performance. Une seule nuit suffit pour apprendre. Si c’est trop, tu peux toujours redescendre au matin. C’est ça aussi, la liberté du bivouac.
Ă€ retenir pour un premier bivouac estival dans les Alpes
- Vérifie bien les règles de la zone (ex. horaires autorisés, interdictions locales)
- Voyage léger mais complet
- Filtre ton eau, ne laisse aucune trace
- Ne dors pas en bord de lac ou en creux de vallée humide
- Pars avec un plan B si la météo tourne
Le bivouac, c’est apprendre à vivre dehors, pas à survivre. Si tu prends le temps de le préparer, tu t’en souviendras longtemps — même si tu dors mal.