façade en pierre d’un château médiéval sous ciel bleu

🏴 Voyager seule en Écosse : récit d’une errance entre brume, collines et bonnes surprises

Je suis partie en Écosse seule, avec un sac à dos, un carnet de notes et cette idée fixe : marcher un peu, me perdre beaucoup, et voir si le vent du Nord pouvait me remettre les idées en place. Je n’avais pas de programme rigide, juste quelques points sur la carte : Édimbourg, Inverness, l’île de Skye. Le reste s’est écrit au fil des jours, entre lochs silencieux et pubs bruyants.

Voici ce que ce voyage m’a appris et ce que je te conseille si tu prévois d’y aller seule.

Lac paisible entouré de collines verdoyantes sous un ciel orageux
Vue depuis la rive sud du lac dans les Highlands d’Écosse.

Laisser place à l’improvisation (mais pas au hasard)

Mon point de départ était Édimbourg. Deux jours pour me poser, marcher dans la vieille ville, grimper jusqu’à Arthur’s Seat, sentir les pierres et l’histoire. Puis j’ai pris le train vers le nord. Pas de billet retour. Juste une envie de voir plus loin.

L’Écosse se prête bien à ce genre d’errance. Les transports publics (train + bus Citylink) couvrent une bonne partie du territoire. Les locaux sont habitués aux voyageurs solitaires. Et on peut improviser sans se sentir isolée, même dans des coins très calmes.

Conseil : pour voyager seule en Écosse, mieux vaut avoir une base (au moins les deux premières nuits), puis construire la suite au fil de l’eau. Je réservais la veille pour le lendemain. Booking, Hostelworld et même Google Maps pour les petits hébergements.

Ancienne tour en pierre sur fond de ciel bleu et feuillage verdoyant

Le problème des rideaux (ou plutôt leur absence)

Premier soir à Fort William. Ma chambre donnait sur la rue. Très propre, très calme. Mais pas de volets. Juste un rideau beige semi-transparent. En juin, le soleil ne se couche presque pas. Résultat : réveillée à 4h45 par une lumière directe dans les yeux.

Conseil : prends un masque de sommeil si tu es sensible à la lumière. C’est un tout petit objet, mais il peut sauver tes nuits, surtout en été. En Écosse, l’obscurité est un luxe (et les rideaux occultants, une exception).

Vieille chapelle en pierre du Scone Palace

Manger chaud… avant 20h

À Portree, j’ai marché toute la journée autour du Old Man of Storr. Quand je suis rentrée vers 19h30, affamée, tous les restaurants affichaient complet ou avaient fermé la cuisine. J’ai fini par acheter un sandwich en station-service.

C’est une leçon qui vaut dans beaucoup de petites villes ou villages écossais : la vie ralentit tôt.

Conseil : ne tarde pas à chercher où manger. Dans les Highlands, la plupart des restaurants ferment leurs cuisines entre 19h et 20h. Pense à réserver si tu repères une bonne adresse.

👉 Astuce : beaucoup de pubs proposent des plats chauds jusqu’à un peu plus tard, mais ce n’est pas systématique. Et tout ferme plus tôt le dimanche.

Jardins fleuris et verdoyants du Falkland Palace

Choisir la devise au bon moment

En Écosse, on paie presque tout par carte. Même pour un café ou un bus. Mais à plusieurs reprises, en utilisant ma carte française, le terminal me proposait de payer en euros ou en livres sterling.

La première fois, j’ai choisi “euros” par réflexe. Mauvais choix.

Conseil : toujours choisir de payer en livres sterling (la devise locale). Sinon, c’est la banque du commerçant (et non la tienne) qui applique un taux de change très défavorable. Résultat : tu perds facilement 3 à 5 % sur chaque achat.

👉 À noter : les banques écossaises émettent leurs propres billets, parfois différents de ceux d’Angleterre. Mais ils ont tous cours légal dans tout le Royaume-Uni.


Marcher seule dans les Highlands : le bon mix entre solitude et sécurité

Je n’avais pas prévu de faire une vraie rando. Et puis à Torridon, j’ai rencontré une voyageuse allemande qui m’a parlé du Beinn Eighe Mountain Trail. Un sentier balisé, accessible seule, mais qui monte bien. J’y suis allée le lendemain. J’ai croisé trois personnes en six heures. Et j’ai souri tout le long.

Tour fortifiée du Falkland Palace

Conseil : les sentiers en Écosse sont souvent très bien entretenus et balisés, mais certains peuvent devenir glissants ou brumeux. Si tu marches seule :

  • prĂ©viens ton hĂ©bergement ou envoie un message Ă  un proche avec l’itinĂ©raire prĂ©vu
  • prends une carte papier + trace GPX hors-ligne
  • ne compte pas uniquement sur ton tĂ©lĂ©phone (le rĂ©seau disparaĂ®t souvent)

Et surtout : garde une marge de sécurité. Le temps change vite.


L’Écosse en solo : ce qui rend le voyage simple

  • Les gens parlent facilement (mais avec un accent rugueux au dĂ©but)
  • Tu n’es jamais vraiment “regardĂ©e” pour ĂŞtre seule
  • Les transports sont fiables, mĂŞme dans les coins reculĂ©s
  • Il y a toujours un pub ou un petit cafĂ© pour t’abriter d’une averse

Je me suis rarement sentie aussi tranquille en voyage solo. Même dans les villages minuscules, je n’ai jamais eu de moment inconfortable. Une fois, un chauffeur de bus m’a même attendu deux minutes devant l’arrêt quand il m’a vue courir au loin.


Ce que j’en retiens

L’Écosse, ce n’est pas seulement les paysages ou les châteaux. C’est une manière de voyager qui va bien à celles et ceux qui aiment prendre leur temps, marcher sous la pluie, boire un thé brûlant et se coucher tôt. Il faut aimer le gris, l’humide, le vide. Mais on y trouve une sorte de lenteur qui fait du bien.

Vue ensoleillée du Falkland Palace prise depuis son jardin

Ce que j’y ai appris ? Qu’on peut partir seule sans se sentir seule. Et que parfois, un voyage sans pic d’adrénaline, c’est exactement ce qu’il fallait.


Voyager seule en Écosse, ce n’est pas une aventure spectaculaire. C’est un compagnonnage discret avec soi-même, entre collines, moutons, brume et soupe du jour. Et c’est largement suffisant.